Le thème L’arbre, vie et usages permet d’aborder différentes thématiques autour des constructions en bois, comme celle du patrimoine naval. Dans ce cadre, Nora Kleinbub, coordinatrice de l’association, nous présente les Chantiers Tramasset (Le Tourne), une association qui constitue un véritable centre socio-culturel autour de la conservation-restauration des chantiers navals tramasset.
Présentation de l’association
L’ancien chantier naval Tramasset existe depuis 1837. Il s’intégrait parmi six autres chantiers du Tourne et de Langoiran qui construisaient des yoles, des filadières, des coureaux, des gabares et des sapines pendant la période où les bateaux en bois assuraient le transport sur la Garonne. Cette entreprise florissante a employé jusqu’à 40 ouvriers dans les années 30. En déclin depuis le début des années 60, Les Chantiers Tramasset seront finalement fermés en 1985 puis laissés à l’abandon. La mairie du Tourne décide alors de racheter les bâtiments et l’association Les Chantiers Tramasset est créée en 1997 pour faire revivre ces lieux historiques. Le site est classé au titre des monuments historiques depuis 2008.
L’association Les Chantiers Tramasset s’inscrit dans une volonté de transmission et de découverte culturelle vers la sauvegarde des savoir-faire et du patrimoine local. Elle œuvre pour la protection du patrimoine naval : « L’association est composée de 150 membres actifs, avec eux dans un système de parrainage, nous proposons des formations pour restaurer les bateaux. » souligne Nora Kleinbub. L’association valorise les chantiers pour en faire un lieu de rencontres et d’échanges entre générations autour du patrimoine maritime et fluvial.
Un lieu animé
Les Chantiers Tramasset est une association de l’économie sociale et solidaire qui développe des activités inscrites dans une démarche de valorisation du patrimoine, une volonté d’échange et d’ouverture, de découverte et de redécouverte. L’association s’est véritablement emparée de son site pour créer une proposition culturelle tournée vers le savoir-faire et le patrimoine local.
Cette friche industrielle progressivement restaurée est désormais un espace sauvegardé et valorisé en partie dédié à la construction navale. Lieu de rencontres et d’échanges, lieu de cultures et d’initiatives vivantes, le bateau en bois est un support, l’atelier de charpente bois un outil de formation, d’insertion et de développement local.
« Nous avions un carrelet un peu traditionnel, un peu précaire. En 2018-2019, le carrelet a été reconstruit entièrement avec l’aide de jeunes architectes de Bordeaux. Cette année nous avons complètement terminé ce carrelet avec l’aménagement intérieur. Par la suite, nous réfléchissons comment développer une activité de pêche pour nos adhérents. Dans ce cadre, nous développons aussi la proposition artistique. Cette année nous avions 13 résidences, des comédiens, des musiciens… Nous avons aussi commencés à installer une buvette associative au bord de la Garonne qui donne l’occasion de faire des sorties de résidence. C’est vraiment lieu atypique. » souligne-t-elle.
Actions de sensibilisation
Cette association réalise également différents projets culturels qui s’inscrivent dans une dynamique sociale et économique pour développer des activités liées au fleuve, éducatives, artistiques et techniques : « Depuis quelques années, nous organisons des visites guidées et des ateliers autour de la thématique de l’usage du bois dans les charpentes maritimes. C’est le cas d’un atelier avec un charpentier de marine qui tient à transmettre le savoir-faire et techniques traditionnelles. Nous accueillons aussi des scolaires. Cela nous permet de développer des ateliers sur la découverte de ce patrimoine. Dans ce cadre, nous avons développés un jeu de piste pour amener les enfants à découvrir les différents lieux : l’étuve, le carrelet, plusieurs bateaux sur site, deux cales… Cet ensemble permet de comprendre cet environnement et de sensibiliser au patrimoine naval. Nous accueillons aussi des personnes en situation de handicap dans le cadre des chantiers adaptés, toujours autour du bois. » explique Nora Kleinbub.
L’association accueille aussi des services civiques vers une pré-qualification de ces savoir-faire : « récemment un jeune homme est venu s’initier chez nous pour se préparer à une formation au sein d’une école spécialisée dans la charpente de marine en Bretagne, après neuf mois chez nous il a été accepté dans cette école. C’est une fierté pour nous. »
Membre de l’Union Rempart, l’association organise des chantiers bénévoles. Nora Kleinbub relate ces expériences comme de véritables richesses qui visent à développer cette transmission des métiers traditionnels. « Cette année les jeunes volontaires ont restauré une partie de l’étuves de bois qui ne marche plus, construite en briques et datant de la fin XIXe siècle. Ce chantier a permis de développer et d’aborder plusieurs modes de construction : la maçonnerie et le bois dans un chantier en charpente marine. Cela a mené à la poursuivie de la construction neuve d’un type de bateau de Roumanie, appelé Lotca. »
Actions de médiation
« Pour le public, qui se promène près de la Garonne, cette année nous avons mis en place une exposition qui permet découvrir de la construction du Coureau. Nous sommes porteurs de ce projet architectural qui a pour objectif de faire renaître un bateau traditionnel de Garonne en reconstruisant le dernier coureau du port de Langoiran-Le Tourne : “L’Henriette” – un coureau de 16m de long x 5,25 m de large – 30 tonneaux. » Elle poursuit, en exprimant le souhait de valoriser le « Patrimoine vivant » à travers différentes actions : « Depuis 2014 nous sommes un espace de vie sociale, agrément de la CAF, nous faisons des événements socio-culturels. Nous souhaitons développer davantage ces événements. »
Enfin, concernant les thématiques futures, Nora Kleinbub aborde un nouveau thème à explorer puis à valoriser : « La thématique des arbres qu’on cherche pour la charpente maritime, c’est assez méconnu, contrairement à la construction des bâtiments où nous cherchons des bois droits, nous cherchons des bois tordus car la coque demande des courbes. Il existe de vieux dessins qui expliquent cela et je pense qu’il serait très intéressant de développer cet aspect de la construction navale ».
Cette édition des JPPM 2021 permet d’aborder différentes thématiques autour de L’arbre, vie et usages. Pour retrouver plusieurs idées et conseils d’animations, découvrez notre dossier technique.
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